Sous la douche (ceci n'est pas un pastel)
“C’est ordinairement la peine que s’est donnée un auteur à limer et à perfectionner ses écrits, qui fait que le lecteur n’a point de peine en les lisant”, [Boileau].
Je les ai limés, mes tableaux au pastel. Opiniâtrement, j’ai cherché à m’affranchir de la malédiction de ce médium, qui est le manque de droit à l’erreur. Arrive un moment où les choix qui ont été faits ne peuvent plus être modifiés. Déplacer un objet, changer la couleur d’un vêtement, alléger un ciel : impossible, le papier ne veut plus, il ne présente plus assez d’adhérence pour accepter de nouvelles particules de poudre de pastel.
L’autre problème du pastel est son manque de modernité.
Je cite Noun, pastelliste et historien du pastel : “… le pastel reste en France un art mineur. Pour en sortir, il faudrait être plus exigeant sur la qualité des œuvres exposées, être plus dans la modernité.”
Que ceux qui n’ont jamais visité un salon du pastel jettent un œil sur le film présentant l’intégralité des œuvres du salon Pastel d’Opale, (interrompu le 14 mars 2020 pour cause de Covid 19). Je précise qu’il s’agit d’un des plus importants salons français.
Ils y verront des tableaux plus ou moins réussis mais dont le point commun est un biais maladif à vouloir s’approcher de l’hyperréalisme. Le challenge premier du pastelliste paraît être de se confronter à l’infinie complexité de la réalité. “On dirait une photo” est une phrase qui a été inventée pour faire plaisir à un pastelliste. L’apport des peintres du vingtième siècle ? Degas, même ? Connais pas !
Alors voilà, pour toutes ces raisons, voici ma première huile. Libération !